La bascule avant

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Tout le monde a déjà vu des plongeurs pratiquer la bascule arrière ou le saut droit. Nous vous en parlions dans notre article de présentation du niveau 1 de plongée. La bascule avant est pourtant une autre méthode tout aussi « académique », bien que moins pratiquée. Elle n’est pas plus compliquée à effectuer et présente même quelques avantages pour la pratique de la plongée sous-marine.

Vous avez bien dit « bascule AVANT » ? 😳

préparation à la bascule avant avant la plongée

Lors de la première plongée de nos récentes vacances en Corse (juillet 2021), l’équipe d’Odyssée Plongée nous annonce que, « traditionnellement » et à la demande du propriétaire du centre, la mise à l’eau se fait en bascule avant.

Je me mords les joues pour ne pas exploser de rire. Car la première chose qui me vient à l’esprit à ce moment-là, c’est la fameuse blague : pourquoi les plongeurs se mettent-ils à l’eau en se basculant en arrière ? Parce que s’il bascule vers l’avant, ils plongent dans le bateau.

Je vois la padawan Lucie qui écarquille ses yeux et se demande si on nous fait une blague ou si elle va devoir réaliser cette « cascade » lors de la première plongée de sa formation de niveau 1. L’équipe de moniteurs (tous très sympas, attentifs et bienveillants) la rassure et précise qu’il reste toujours, selon les conditions, l’option de s’équiper dans l’eau.

C’était sans compter sur la curiosité et le côté (obscur ?) casse-cou de la jeune padawan. On regarde comment les moniteurs et les autres plongeurs font leur bascule avant et on y va aussi, joyeusement.

Je ne connaissais pas non plus cette méthode, mais quand faut y aller, faut y aller !

Une manœuvre simple et amusante

La réalisation d’une bascule avant est très simple.

Une fois équipé et les vérifications de sécurité du matériel faites, on s’approche du bord du bateau, dans notre cas, le boudin d’un semi-rigide. On prendra bien soin de gonfler un peu sa stab afin de naturellement remonter à la surface une fois dans l’eau, après la bascule.

A ce stade de l’explication, je ne résiste pas à l’envie de préciser que pour la bascule avant, il faut regarder en direction de l’eau, vers l’extérieur du bateau, sinon, vous faites comme dans la blague énoncée plus tôt et vous plonger… dans le bateau.

Bref… Equipé, on pose un genou sur le boudin du bateau. Puis on bascule en allant bien vers l’avant, on enroule la tête et le poids du bloc fait le reste. Les lois de la physique s’appliquant, on effectue un joli « saut périlleux » avant pour entrer dans l’eau.

Et voilà !

Ca peut paraître un peu aventureux, mais ça se fait très bien. Même harnaché avec un bloc pony de Nitrox additionnel sur le ventre et mon matériel photo, la bascule avant n’a pas été un problème ; je ne garantis pas pour autant de la parfaite exécution (je ne suis qu’un padawan), mais je ne me suis pas fait mal et j’ai fini dans l’eau !

Mais pourquoi donc la bascule avant ?

La première raison qui nous a été donnée est que la bascule arrière endommage les bateaux. En effet, lors de la réalisation de cette manœuvre, le culot en plastique dur du bloc frotte sur le boudin du bateau. Donc, on peut facilement imaginer que la répétition de ces frottements contribue à abîmer les boudins des bateaux. Et à plus forte raison si l’on considère tous les plongeurs, pour chaque plongée de la journée et tous les jours de la saison.

Je dois avouer que nous avons très vite pris goût à cette façon amusante de nous mettre à l’eau. Et le fait de pouvoir contrôler visuellement la zone de contact avec l’eau est aussi un atout pour cette méthode. On peut jusqu’au tout dernier moment vérifier qu’aucun plongeur ne se trouve sur notre trajectoire. En bascule arrière, on contrôle avant, puis l’on s’en remet à un tiers pour nous confirmer qu’on peut y aller.

Autre chose intéressante (il s’agit là d’un ressenti personnel) : le mouvement, l’inertie et la position au moment de l’impact avec l’eau font qu’il y a moins de risques de voir la robinetterie du bloc nous cogner l’arrière de la tête.

Voilà pour notre découverte de la bascule avant.

Photos : merci à Jérémy pour les photos et à ses deux modèles, Marie et Marco.

On ne résiste pas à l’idée de vous montrer une petite vidéo qui compile les exploits d’autres plongeurs moins chanceux que nous. Alors pour eux, c’est sûrement moins évident : ils sont bien plus haut au-dessus de l’eau que nous l’étions dans le zodiac.
On ne se moque pas, mais quelle rigolade quand même.
Et on est content que nos moniteurs aient été bien plus sympa que les leurs. Ils ne se sont jamais moqués de nous, même si parfois il y avait peut-être matière à grosse marrade.