🎙️ Les femmes dans la plongée tek : des chipies, pas des barbies
Emission enregistrée le 25 février 2025.
La plongée sous-marine est un univers fascinant, rempli d’explorations, de défis et de sensations fortes. Mais au-delà de la simple immersion récréative, il existe un domaine exigeant, qui nécessite une rigueur absolue : la plongée technique. Dans cet épisode, nous partons à la rencontre de deux plongeuses : Sanne Vanden Berghe et Gaëlle Giesen, qui nous livrent leur expérience, leurs défis et leur passion pour cette discipline.

La plongée technique : un monde de précision et de dépassement de soi
Si la plongée récréative permet d’observer la vie marine en toute sérénité, la plongée technique ouvre les portes d’un tout autre univers. Exploration de grottes, plongées longues ou profondes, utilisation de mélanges gazeux complexes et recours au recycleur sont autant d’éléments qui la distinguent.
Pour Sanne Vanden Berghe, la plongée technique est une extension naturelle de sa passion :
Dès que je peux être sous l’eau, je suis contente. Mais la plongée technique stimule encore plus, parce qu’elle demande de l’entraînement, de la préparation et de la rigueur.
Pour Gaëlle Giesen, qui détient le record féminin de plongée profonde en recycleur à -222m, l’attrait de cette discipline réside aussi dans la gestion du risque et la recherche de la performance.
Des parcours atypiques vers les abysses
Sanne Vanden Berghe : de l’art du tatouage aux profondeurs marines
Avant de devenir une plongeuse confirmée et ambassadrice pour Apeks et DAN Europe, Sanne était tatoueuse. Son histoire est celle d’une transformation profonde :
J’avais peur de l’eau, peur des poissons. Mais un jour, j’ai décidé d’affronter cette peur et j’ai fait un baptême de plongée. Là, j’ai compris que c’était le plus bel univers qui existe.
Depuis, elle n’a cessé de se former et est aujourd’hui instructrice en plongée technique, se spécialisant dans l’exploration spéléologique des grottes et des mines submergées.

Gaëlle Giesen : de l’astrophysique aux records de profondeur
Diplômée de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et docteure en astrophysique et physique des particules, Gaëlle partage son temps entre la recherche au Centre National d’Études Spatiales (CNES) et la plongée technique. En septembre 2024, elle a établi un record féminin de plongée profonde en recycleur à -222m en mer.
Son objectif ? Aller toujours plus loin, mais avec précision et sécurité.
J’ai regardé les records existants et j’ai vu qu’il y avait un écart entre les performances masculines et féminines. Je voulais voir jusqu’où il était possible d’aller.
Plongée technique : entre rigueur, entraînement et gestion du stress
Loin d’être une simple promenade sous-marine, la plongée technique demande une préparation minutieuse :
- Entraînements réguliers pour améliorer la gestion des gaz et la flottabilité.
- Planification précise des profils de plongée et des temps de décompression.
- Gestion des éventuelles pannes de matériel.
- Répétition des procédures d’urgence.
Gaëlle raconte son approche lors de sa plongée record :
Le temps total de plongée était de 4h30. La descente a été rapide, mais la remontée demande une planification minutieuse pour éviter tout accident de décompression. J’avais une équipe de sécurité avec des plongeurs de soutien à différentes profondeurs.
Pink is the new black : révolution féminine en plongée technique
Malgré leurs exploits, Sanne et Gaëlle évoluent dans un milieu encore très masculin. La plongée technique compte seulement 13% de femmes. Mais les mentalités évoluent, notamment grâce à des initiatives comme le groupe The Cavettes, une communauté permettant aux femmes plongeuses de se réunir, s’entraider et progresser ensemble.
Sanne explique :
Beaucoup de femmes aimeraient faire de la plongée technique, mais elles hésitent par manque de binômes ou par crainte de ne pas être à la hauteur. Avec The Cavettes, on crée une véritable sororité subaquatique.
Cette initiative permet aussi de lutter contre les clichés et remarques sexistes :
En surface, certains voient mon équipement rose et me surnomment “Barbie”. Mais dès qu’on plonge, on est tous au même niveau.
L’émergence d’initiatives comme Pink is the new black ou le groupe The Cavettes montre que la plongée est en train d’évoluer et de devenir plus inclusive. Les femmes y trouvent progressivement leur place, prouvant qu’elles peuvent exceller dans un domaine longtemps dominé par les hommes.
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