Baptême de plongée en République Dominicaine
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Au cours de nombreuses années à pratiquer la natation sportive en club, j’avais eu l’opportunité de faire deux ou trois baptêmes / initiations à la plongée, en piscine. C’était chaque fois trop court. J’étais enfant et ça me faisait rêver.
A l’époque, je regardais les émissions du commandant Cousteau tous les dimanches après-midi (une bouffée d’air entre Jacques Martin et 7 sur 7). J’avais évidemment ma carte de membre du « club Cousteau ». Je lisais l’encyclopédie Cousteau en 10 volumes que mes parents avaient achetée. Et au moins une fois par mois, j’allais visiter l’aquarium tropicale de la Porte Dorée.
Un petit coin de paradis
Quelques années plus tard, en 2004, lors de notre voyage de noces, en République Dominicaine, j’allais pouvoir effectuer mes premières vraies plongées, en mer.
Nous étions dans un hôtel éloigné de tout, sur la presqu’île de Samana. Il nous avait fallu près de 4h de car pour l’atteindre, depuis l’aéroport de Puerto Plata.
Dix jours plus tôt, l’île avait été dévastée par l’ouragan Jeanne. Le personnel avait travaillé avec acharnement pour remettre les installations en état. Nous avions pu profiter du séjour comme si rien n’était arrivé.
L’hôtel a depuis changé de nom, et le petit club de plongée rattaché à l’hôtel a été repris et a donc changé de propriétaire.
Après avoir profité de la première semaine de séjour, j’ai découvert que les quelques acharnés de plongée que je voyais partir tous les jours étaient français. Un groupe de trois plongeurs, dont deux moniteurs fédéraux, que je me suis décidé à aborder.
Ils ont eu la gentillesse de me prendre sous leur aile et de m’encadrer pour trois plongées sur des spots absolument incroyables. C’était très rassurant de savoir que j’étais pris en charge par des plongeurs expérimentés. Qui plus est français, et qui pouvaient vérifier mon matériel et me « babysitter » sous l’eau.
Baptême, pour contrôler
Avant de faire ma première vraie plongée en mer, l’un des moniteurs m’a fait faire un baptême. C’était pour s’assurer de mon aisance et de mon comportement sous l’eau.
Equipement minimal, départ de la plage. Trois à quatre mètres d’eau maximum, mais suffisant pour moi pour déjà voir de belles choses sous l’eau. Pour lui, se rendre compte que je suis confortable dans l’eau. Et que je ne vais probablement pas être un « boulet » qui va leur « gâcher » des plongées.
Prêt pour le grand saut
Rendez-vous est donc pris pour le lendemain, pour ce qui sera ma première vraie plongée en mer. Après les vérifications d’usage du matériel, l’embarquement sur le bateau se fait depuis la plage. Direction Cabo Cabron, un spot non loin de là, au pied d’une falaise.
Entre peur et excitation, je laisse mes camarades vérifier mon matériel une dernière fois. Avant la mise à l’eau, le directeur de l’école de plongée nous briefe : avec le courant, nous allons dériver. Le bateau viendra nous chercher lorsque nous ferons surface.
Le moniteur français qui va s’occuper de moi me fait les rappels de sécurité d’usage (signes, oreilles, etc.). Il m’explique que je dois rester à son contact, qu’il me montrera des choses à voir (riche idée !). On ne suivra pas forcément les autres qui descendront plus vite, peut-être plus profond et sûrement plus longtemps. La plongée n’est pas à proprement parler un sport dangereux, mais l’activité est régie par un certain nombre de règles ayant justement pour but de limiter les risques potentiels.
Il m’a également parlé du vidage du masque et m’a expliqué l’exercice que l’on ferait sous l’eau, quand il me l’indiquerait (j’ai réussi, mais je n’étais pas fier). Je pense qu’il m’a fait faire ça pour que je sache quoi faire en cas de souci. C’était perfectible, mais au moins, on l’a fait. 😅
Quand j’ai failli ne pas y aller et que ç’aurait été vraiment dommage
Une fois à l’eau, je regarde sous l’eau et le bleu est partout. Sauf en dessous, où une angoissante nappe verdâtre à environ 4 ou 5 mètres sous la surface cache la visibilité vers le fond. Il n’en fallait pas plus pour me faire hésiter. Je suis sujet au vertige et j’avoue que je n’étais pas fier. Le plongeur local m’explique qu’une fois passée cette couche opaque, la visibilité en-dessous est fantastique.
Je prends un peu de temps pour respirer tranquillement et je descends « au bras » de mon moniteur.
Ils avaient raison : c’est incroyable. Le brouillard se dissipe d’un coup et c’est comme dans les émissions de Cousteau de mon enfance. Des couleurs partout, du corail, des poissons, des pieuvres et même une tortue.
Voici quelques photos que m’avait partagées l’un des plongeurs. C’était en 2004, les appareils photo n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui (en termes de qualité d’image) et beaucoup moins abordables. Ca donne quand même une idée de ce que j’ai eu la chance de voir lors de mon baptême de plongée en République Dominicaine.
Je ne me rends compte de rien : ni de la profondeur, ni du temps, ni de la dérive. Tout doucement, nous finissons par rejoindre le groupe et je vois que le moniteur vérifie très régulièrement mon manomètre et son ordinateur de plongée. Tout doucement, nous laissons le groupe et, je ne m’en rends compte que plus tard : nous amorçons notre remontée. Lentement mais sûrement. Avant de refaire surface, je n’avais même pas remarqué qu’on avait gonflé un parachute. Cela a permis au bateau de nous repérer et de rapidement venir nous récupérer.
J’ai le souvenir qu’il m’aura fallu quelques heures pour me remettre de mes émotions. Et déjà l’envie de plonger encore.
Récemment, je suis tombé sur le certificat de plongée et j’ai (re)découvert que j’avais plongé à 30m ce jour-là et que la plongée avait duré 40 minutes.
Le labyrinthe de corail
Dès le lendemain, nous embarquons – plongeurs et familles – direction une plage totalement isolée et vierge : playa Fronton. Matériel de plongée et glacières pour le repas à bord, on entame la navigation !
La plage est protégée par une petite barrière de corail, ce qui rend l’approche en bateau assez délicate. Une fois débarqués, on s’équipe et c’est parti. Après une centaine de mètres de nage, on franchit la barrière de corail pour atteindre un petit tombant. C’est encore plus beau que la veille et moins profond. Ce spot est appelé le labyrinthe de corail car il offre une multitude de coraux qui forment, dans leur structure, comme un labyrinthe.
Au-delà de la beauté du fond marin de cette plongée, je garde un souvenir (un peu) effrayant du retour vers la plage. La barrière de corail forme une sorte d’entonnoir, et avec le ressac des vagues, le franchissement de la barrière pour revenir vers la plage a été très dur et particulièrement physique. Il a fallu palmer entre les vagues et s’abriter parfois, tout en évitant scrupuleusement de toucher ou s’accrocher aux reliefs sous-marins. J’avoue que je m’étais fait une belle frayeur.
Pour résumer : plongées incroyables, avec la chance d’avoir un moniteur attentif qui ne s’occupait que de moi et premier contact unique avec la plongée. Je suis bien content d’avoir fait mon baptême de plongée en République Dominicaine.
Je ne pensais pas qu’il me faudrait autant de temps avant de recommencer : c’était en 2004 et j’ai passé mon niveau 1 en 2020 (au moins un truc bien dans cette foutue année). A cette époque, je n’imaginais pas que la même année, ma fille ferait son baptême de plongée en mer et que nous partagerions autant de moments formidables autour d’une passion commune. Aujourd’hui, nous adorons plonger en famille.
Le papa Padawan, a grandi et rêvé en regardant les émissions de Cousteau.
Niveau 1, Advanced Open Water, Nitrox.