Le niveau 1 de plongée FFESSM

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En 2020, le père Noël a été très sympa et m’a offert un stage de plongée pour passer mon niveau 1 lors des vacances de l’été 2021. Nous allons partir en Corse, où j’avais déjà fait mon baptême de plongée et je pense que ça va être une super expérience et une belle opportunité d’apprendre la plongée dans de telles conditions.
Si vous êtes curieux, vous pouvez lire mon article racontant comment s’est passé mon niveau 1 de plongée en Corse.

Pour l’instant, faisons un petit point sur le programme de ce fameux niveau 1. Comme son nom l’indique, il s’agit du premier niveau de formation proposé (si l’on exclue les formations plongeurs de bronze, argent et or, réservée aux enfants dès 8 ans). C’est donc un bon point de départ, parfois même suffisant, pour tout ceux qui veulent commencer à s’amuser et à plonger en famille.

Les niveaux : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

Les niveaux de plongées, c’est le même principe que les galops pour l’équitation, les étoiles au ski ou les ceintures dans les arts martiaux.
Mais comme pour tous ces sports, au-delà des niveaux, c’est l’expérience qui apporte le plus au pratiquant.

Il existe de nombreux organismes, français ou internationaux, qui proposent des formations et certifications :
FFESSM : Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins
FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail
ANMP : Association Nationale des Moniteurs de Plongée
SNMP : Syndicat National des Moniteurs de Plongée
UCPA : Union des Centres de Plein Air
CMAS : Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques
– Agences internationales : PADI, SSI, SDI

La question des organismes de formation est un vaste débat, souvent sujet à polémiques (et querelles d’église). Certains sont « purement » commerciaux, quand d’autres sont des fédérations, des organismes « d’Etat ». Certaines bénéficient également d’une reconnaissance à l’international (important si l’on envisage de plonger lors de voyages à l’étranger).
Nous essaierons de proposer un article sur ce sujet dans le futur.

Les niveaux sont la garantie de l’acquisition d’un certain nombre de compétences et de connaissances par le plongeur. Ils répondent à des programmes officiels rédigés et préparés par chaque agence. Des équivalences (passerelles) peuvent exister entre les certifications d’organismes différents.

Nous, Plongeurs Padawan, avons optés pour les certifications de la FFESSM, la fédération française qui régit notamment la plongée sous-marine. Difficile de dire pourquoi ce choix. Papa avait acheté le livre Plongée Plaisir Niveau 1 et il s’est tout naturellement dirigé vers le niveau 1 de la fédération française au moment de se former…

A quel âge peut-on passer son niveau 1 ?

L’âge prévu pour le niveau 1 est de 14 ans. Avec une dérogation, il est possible de le passer dès 12 ans.
Lucie avait passé son niveau 1 à 12 ans, lors de vacances en Corse.
Avant cet âge, il existe des formations d’initiation, accessible dès 8 ans.
Certaines structures proposent même des baptêmes et des initiations pour les plus jeunes. Le plus jeune des Padawans a pu en profiter : découvrez les premiers baptêmes de Gabin, 6 ans.

Les prérogatives du niveau 1

Le niveau 1 permet de plonger – encadré par un guide de palanquée – jusqu’à une profondeur de 20m.

Pour les plongeurs majeurs, le niveau 1 autorise de plonger en autonomie jusqu’à 12 mètres.

Le programme du niveau 1

Le programme complet, tel que défini par la FFESSM est disponible sur le site de la fédération.

Voici les compétences qu’un plongeur niveau 1 doit avoir acquis pour prétendre obtenir la certification :
– Evoluer en surface
– S’équiper et se déséquiper
– Se mettre à l’eau et sortir de l’eau
– S’immerger
– Se propulser
– Se ventiler
– S’équilibrer
– Respecter le milieu naturel
– Communiquer
– Retourner en surface
– Evoluer en sécurité
– Connaissances théoriques de base

Evoluer en surface

Ca peut paraître évident, mais il faut savoir nager et être relativement à l’aise dans l’eau et en surface.

On nous dit dans l’oreillette que dans beaucoup d’îles paradisiaques, des touristes asiatiques qui veulent découvrir la plongée ne savent pas forcément nager. Il est donc possible de découvrir l’activité sans savoir nager. De là à envisager de passer un niveau… On laisse le soin aux professionnels de commenter, mais – tout Padawan que nous sommes – cela nous parait assez compliqué.

S’équiper et se déséquiper

Le matériel de plongée est assez emblématique, on le connait tous, sans forcément savoir à quoi il sert ou comment il fonctionne.
Nous préparons une série d’articles expliquant et détaillant le fonctionnement et le rôle de chaque équipement utilisé en plongée.

PMT : palmes masque tuba

PMT : Palmes Masque Tuba

Les palmes servent à s’équilibrer (!) et à se déplacer plus facilement.
Le masque sert à… voir sous l’eau. Si vous avez déjà ouvert les yeux sous l’eau, vous savez que l’on voit flou. Le masque permet de maintenir un volume d’air autour des yeux pour que l’on voit clairement (il est même possible d’avoir un masque adapté à sa vue), pour protéger les yeux et éviter une irritation.
Le tuba sert à respirer en surface, notamment lorsque l’on doit nager en surface pour rejoindre le lieu de plongée, cela évite de consommer l’air contenu dans la bouteille.

La combinaison

Combinaisons de plongée

Son rôle principal est la protection thermique. Le corps se refroidit 25 fois plus vite dans l’eau que dans l’air. Il en existe donc différents types : shorty, intégrale, humide, semi-étanche et étanche.
Les combinaisons sont généralement en néoprène et sont proposées en différentes épaisseurs, à choisir en fonction de la température de l’eau et de la frilosité du plongeur.

La bouteille

Contrairement à une croyance répandue, la bouteille ne contient pas de l’oxygène, mais de l’air, exactement comme celui que nous respirons. Pour faire simple : environ 80% d’azote et « seulement » 20% d’oxygène. La différence est que l’air est compressé à haute pression (200 bars) dans la bouteille afin de contenir un plus grand volume d’air et de permettre de respirer confortablement et plus longtemps sous l’eau.

Le détendeur

Détendeur octopus équipement de base pour le niveau 1 deplongée

C’est lui qui permet de respirer sous l’eau. Son rôle est d’adapter (détendre) la pression de l’air contenu dans la bouteille, à la pression ambiante à laquelle le plongeur se trouve.

Il est donc d’un côté relié à la bouteille – on parle du premier étage du détendeur – puis par un tuyau à un embout (deuxième étage) qui se place dans la bouche du plongeur et à travers lequel il inspire et expire.
Pour le niveau 1 de plongée, il est obligatoire d’avoir un octopus. L’octopus est un second deuxième étage de secours de couleur jaune pour le rendre plus facilement visible et qui servira à fournir de l’air à un plongeur en difficulté.
Egalement fixé sur le détendeur se trouve le manomètre. C’est un instrument de mesure qui indique en temps réel le niveau de pression dans la bouteille d’air.

Gilet stabilisateur équipement de base pour le niveau 1 deplongée

Le gilet stabilisateur (appelé stab)

Il permet d’ajuster sa flottabilité au cours de la plongée, pour rester bien équilibré, ne pas couler complétement ni remonter comme une fusée en surface.
C’est aussi sur la stab que l’on va accrocher la bouteille d’air et un certain nombre d’autres équipements.

Le lest

Il sert à annuler la flottabilité du plongeur équipé pour permettre une immersion et un équilibre au cours de la plongée. En effet, certain élément de l’équipement agissent comme des bouées et ont tendance à garder le plongeur en surface. Le lest consiste en une série de petit poids (généralement en plomb) que l’on accroche à une ceinture ou que l’on place dans des poches du gilet stabilisateur.

Se mettre à l’eau et sortir de l’eau

Bascule arrière plongée à maitriser pour le niveau 1
saut droit plongée

Il existe deux principales façons (académiques) de se mettre à l’eau depuis un bateau :
– La bascule arrière : assis sur le rebord d’un bateau et équipé, le plongeur se bascule en arrière et tombe dans l’eau. C’est LA mise à l’eau emblématique que tout le monde a déjà vu pratiquer.
– Le saut droit : pour une mise à l’eau depuis le pont d’un bateau ou d’un quai. On se place au bord du pont, on fait un « pas de géant » vers l’avant.

Dans ces deux manœuvres de mise à l’eau, on maintient son masque et son détendeur en place avec une main.

Une autre méthode, plus originale mais non moins académique est la bascule avant.

Dans certains cas, la mise à l’eau peut aussi se faire directement depuis la plage.

Pour sortir de l’eau, il faut savoir se déséquiper et être capable de remonter à bord du bateau.

S’immerger

Il faut savoir s’immerger en utilisant les deux techniques du canard et du phoque.
Puis trouver son équilibre à une profondeur d’environ 3 mètres.

Se propulser

En plongée, la propulsion se fait à l’aide des palmes.
Il existe différentes techniques de palmage qui doivent être adaptées à la situation. Selon les conditions, il peut représenter une grosse dépense énergétique et être source d’essoufflement.
Les palmes sont aussi très utiles pour s’équilibrer lors de la plongée et maintenir la position souhaitée.

Se ventiler

Respirer en plongée : des exercices qui doivent être maitrisés pour le niveau 1 de plongée

C’est évidemment très étrange au début, mais en plongée, on respire sous l’eau, avec l’aide du détendeur. On s’habitue vite, mais surtout il ne faut pas paniquer, ne pas se forcer à trop inspirer. La respiration doit être adaptée, mais dans tous les cas, il est crucial de toujours bien expirer. En plongée, on ne retient jamais sa respiration. JA-MAIS !

Parmi les exercices liés à la ventilation : le vidage du masque. Cet exercice est très important car on ne sait jamais si de l’eau ne va s’infiltrer dans notre masque ou si celui-ci ne va pas être « arraché » par un coup de palme d’un partenaire de plongée ou par un mauvais geste involontaire. Afin de savoir réagir rapidement et avec précision, il est très important de s’entrainer à enlever son masque et à le remettre ou à faire rentrer de l’eau et à l’évacuer. C’est très impressionnant les premières fois, mais il y a une série de gestes très simples à effectuer (et tout devrait bien se passer).
Il faut aussi être en mesure de lâcher et de reprendre son détendeur.

S’équilibrer

C’est LA clé pour réussir sa plongée : être équilibré et maitriser sa flottabilité.
Pour cela, on utilise son gilet stabilisateur et aussi le poumon ballast.
Le poumon ballast est une technique qui permet, en inspirant ou en expirant, de modifier sa flottabilité. En inspirant, le poumon se gonfle faisant remonter légèrement le plongeur. En expirant, le poumon se vide, le plongeur s’enfonce. L’équilibre est une compétence importante à acquérir dès le niveau 1 de plongée.

Respecter le milieu naturel

Le plongeur doit limiter au maximum son impact sur l’environnement.
On ne touche rien ; ni la faune ni la flore.
On ne touche pas avec les mains, mais on fait aussi bien attention de ne pas mettre de coups de palmes sur les rochers, sur le corail, etc.

signe OK plongée

Communiquer

Sous l’eau, la communication se fait par une série de gestes permettant de faire passer les informations de sécurité principales. De nombreux autres gestes existent, pour décrire, par exemple, la faune environnante.


Par exemple, le signe de la main montré sur la photo sert à la fois à demander si tout va bien et à répondre que tout va bien.

Retourner en surface

La remontée est une phase critique de la plongée. C’est là que beaucoup de barotraumatismes (accident liés à la pression) peuvent survenir.
La vitesse de remontée ne doit pas être trop élevée (environ 10m par minute). Il faut savoir se maintenir stable à une profondeur constante pour réaliser un palier et faire un tour d’horizon pour s’assurer qu’aucun danger ne se trouve en surface.
Lors de la remontée, il est primordial de bien expirer pour éviter la surpression pulmonaire qui constitue le plus dangereux des barotraumatismes.

Evoluer en sécurité

Le plongeur de niveau 1 doit savoir suivre les procédures en cas de niveau faible d’air, d’essoufflement ou de froid… Etre capable de prêter son octopus à un partenaire ou d’utiliser l’octopus tendu par un tiers.

Connaissances théoriques de base

Lors de la plongée, le corps est soumis à un certain nombre de principes physiques simples qu’il est préférable de comprendre, comme la flottabilité et les variations de pressions et de volumes.
Il est évidemment très important de connaître les principaux barotraumatismes et les moyens de les éviter. Une bonne compréhension du phénomène de saturation / désaturation et des causes menant à l’essoufflement est aussi gage de sécurité.
Car si la plongée sous-marine n’est pas un sport dangereux, elle comporte toutefois un certain nombre de risques. Connaître les règles qui régissent l’activité est donc essentiel, pour prévenir les risques d’accident.

Que vous passiez votre niveau 1 dans un club associatif sur une période longue ou dans une structure commerciale lors d’un stage accéléré, toutes ses compétences et connaissances devront être acquises pour obtenir son niveau 1 de plongée.
Il existe de nombreuses ressources en ligne pour préparer la partie théorique du niveau 1, mais nous sommes fans des livres Plongée Plaisir d’Alain Foret, aux éditions GAP (le même éditeur que les excellentes BD Les Plongeurs de Sébastien Salingue).

Et si ça vous plait, après le niveau 1, vous pourrez passer le niveau 2.