Plongée

Est-ce que la plongée sous-marine est un sport dangereux ?

Est-ce que la plongée sous-marine est un sport dangereux ?

Temps de lecture estimé : 14 minutes

« Pensez-vous que la plongée sous-marine est un sport dangereux ? »
C’est la question que nous posions aux camarades de classes de la padawan Lucie et Ă  leur famille. Il s’agit d’une question parmi une dizaine d’autre, mais le rĂ©sultat nous a interpelĂ©. Sur 97 rĂ©pondants, 65% considĂšrent la plongĂ©e comme un sport dangereux.

Il ne s’agit Ă©videmment pas de nier que l’activitĂ© plongĂ©e comporte un certain nombre de dangers, mais nous Ă©tions trĂšs Ă©tonnĂ©s par l’image qu’en avait les deux tiers des gens qui avaient pris le temps de rĂ©pondre Ă  notre petite enquĂȘte.

Les risques de la plongée

Il suffit d’ouvrir un manuel de formation Ă  la plongĂ©e pour dĂ©couvrir le florilĂšge d’accidents et leurs consĂ©quences possibles.


Liste non exhaustive et dans un ordre alĂ©atoire des joyeusetĂ©s qui peuvent survenir au cours d’une plongĂ©e : hypercapnie, essoufflement, noyade, paraplĂ©gie, hyperoxie, plaques cutanĂ©es, barotraumatisme, arrĂȘt cardiaque, hypoxie, nausĂ©e, narcose, quadriplĂ©gie, accident de dĂ©compression, saignement, vertiges, convulsions, hĂ©matomes, perte d’équilibre, tĂ©traplĂ©gie, dĂ©mangeaisons, douleurs, syncope, blocage articulaire, arrĂȘt ventilatoire, pneumothorax, emphysĂšme, hĂ©miplĂ©gie, embolies, fourmillements, paralysie


Pas de quoi se rĂ©jouir, voir mĂȘme : autant de motifs de partir en courant.
Nous avons donc décidé de faire un point sur cette question bien précise. Qui de mieux placé que DAN (Divers Alert Network) pour nous répondre ?

C’est quoi DAN ?

Le réseau International Divers Alert Network (IDAN) se compose de cinq organisations DAN indépendantes dans le monde (America, Europe, Japan, Southern Africa, Asia Pacific).

Ces cinq entitĂ©s sont engagĂ©es Ă  poursuivre la mĂȘme mission et Ă  mener leurs activitĂ©s selon les protocoles convenus par IDAN, en vue de fournir des services et une expertise Ă  tout type de plongeurs, oĂč qu’ils se trouvent.

Chaque organisation DAN rĂ©gionale fonctionne comme une entitĂ© indĂ©pendante, sans but lucratif, et comptant sur le soutien des plongeurs locaux pour fournir des services aux plus de 400.000 membres DAN Ă  l’échelle globale.

Les entitĂ©s rattachĂ©es Ă  IDAN offrent des lignes d’appel d’urgence multilingues, des centres d’alerte, plus de 500 installations hyperbares, ainsi que des services de formation et de sĂ©curité fournis par des spĂ©cialistes et experts.

Rencontre avec Marco Di Tomasso (représentant francophone chez DAN Europe).

Marco, 65% des rĂ©pondants Ă  notre petit enquĂȘte pensent que la plongĂ©e est un sport dangereux. Qu’est-ce que tu peux dĂ©jĂ  nous dire sur ce point prĂ©cis ?

Depuis maintenant pas mal d’annĂ©e, en termes de risques encourus, la plongĂ©e est au mĂȘme niveau de dangerositĂ© que le bowling. Ça peut faire sourire, mais les statistiques sont lĂ .

Donc, dans les faits, il n’y a pas vraiment de gros risques dans la plongĂ©e si ce n’est que l’on est dans un environnement sous-marin. Et c’est lĂ  toute la diffĂ©rence avec beaucoup d’autres activitĂ©s. Une pathologie facilement prise en charge sur terre, des convulsions par exemple, peut avoir une issue tragique dans l’eau puisqu’il y a le risque de noyade qui s’ajoute, Ă©videmment.

C’est pour ça que l’on fait un examen mĂ©dical, qui a d’ailleurs Ă©tĂ© revu rĂ©cemment, avec des questions plus pointues sur certains sujets, pour que les gens prennent conscience qu’il y a des risques Ă  plonger quand on est en mauvaise santĂ©, comme pour toute activitĂ©. Il y a un ensemble de rĂšgles Ă  respecter : plonger avec un binĂŽme, avoir un matĂ©riel adaptĂ©, un matĂ©riel parfois doublé  Il y a aussi des rĂšgles pour les diffĂ©rents organismes de formation. Toutes ces rĂšgles ne sont pas lĂ  pour rien. Elles doivent ĂȘtre respectĂ©es.

En plongĂ©e, les accidents mortels reprĂ©sentent 2% de l’ensemble des accidents, c’est trĂšs peu. Et souvent, ce sont des pathologies qui ne sont pas prises en compte correctement. Par exemple : une crise cardiaque sous l’eau, elle aurait pu survenir deux heures plus tĂŽt ou deux heures plus tard, mais peut-ĂȘtre qu’un effort particulier a provoquĂ© l’accident. Est-ce un accident de plongĂ©e ? Pas vraiment.

Au niveau mondial, l’accident le plus frĂ©quent est le barotraumatisme, l’accident liĂ© Ă  la pression, qui survient dans les espaces aĂ©riens du corps et plus particuliĂšrement l’oreille.

Caisson hyperbare

Au niveau europĂ©en, l’accident le plus frĂ©quent est l’accident de dĂ©compression. Pour faire simple : une bulle va se loger Ă  un endroit oĂč elle ne devrait pas ĂȘtre, dans le corps de la victime. Il y aurait beaucoup Ă  dire, mais faisons simple. Cette bulle va provoquer des symptĂŽmes voire des sĂ©quelles chez la personne. Et ça, en Europe, c’est la premiĂšre cause d’accident que nous traitons.

Il faut savoir qu’on reçoit 10.000 appels par an Ă  travers le monde. La moitiĂ© de ces appels sont des urgences de prise en charge.

Pour 100.000 plongeurs, en Europe, on a :

  • 258 accidents de dĂ©compression
  • 152 barotraumatismes
  • 93 traumatismes (chutes, bouteilles qui tombent sur le pied
)
  • environ 40 accidents liĂ©s Ă  la faune ou la flore marine
Qu’est-ce qui explique cette diffĂ©rence de proportion entre le monde et l’Europe dans la nature des accidents (barotraumatisme Ă  l’échelle globale versus accident de dĂ©compression pour la France) ?
Plongée profonde ou pas ?

L’appel des profondeurs, peut-ĂȘtre !
L’europĂ©en aime aller profond.

Si vous avez dĂ©jĂ  plongĂ© dans la zone amĂ©ricaine ou partout oĂč il y a beaucoup d’amĂ©ricains, tout est trĂšs rĂ©glementĂ©. Avec un brevet Open Water, ce sera 18 mĂštres maximum, 30 mĂštres avec un Advanced Open Water. La limite est stricte. Et exceptionnellement, pour la plongĂ©e tech ou avec des brevets particuliers, on peut aller plus profond.

En Europe, on a aussi beaucoup de plongĂ©es qui se font en autonomie, des plongĂ©es hors structure, plus profondes, tout ne se fait pas que dans les centres de plongĂ©es. Les plongeurs aiment aller plus profond. Et puis aussi : les sites. Si on plonge en MĂ©diterranĂ©e, pour voir une Ă©pave, c’est souvent Ă  partir de 40 mĂštres de profondeur, parfois 30.

C’est trĂšs documentĂ©, il y a des publications scientifiques sur le sujet. Chez DAN, nous avons des centaines d’études publiĂ©es et un sujet intĂ©ressant est celui de la prise de risque. On constate que les personnes qui ont fait trois accidents de dĂ©compression prennent plus de risques au cours du temps. Ils font un premier accident, n’en tire pas de leçon, et continue de plonger plus profond, avec des profils de plongĂ©e plus dangereux, ce qui mĂšne Ă  un deuxiĂšme accident et ainsi de suite. Et souvent ils arrĂȘtent de plonger aprĂšs le troisiĂšme accident. Donc il y a aussi un profil psychologique qui peut jouer dans tout ça.

Le briefing d’avant plongĂ©e est trĂšs important : dĂ©finir les procĂ©dures en cas de problĂšme bien sĂ»r, mais aussi s’informer sur le site de plongĂ©e et en savoir plus sur les plongeurs dans la palanquĂ©e (exprience, matĂ©riel
).

Mais le plongeur lambda, qui respecte les rĂšgles de la plongĂ©e loisir, limite grandement les risques. Tout peut arriver : des accidents surviennent aussi dans les limites de la courbe de sĂ©curitĂ© et le corps va saturer ou dĂ©-saturer en fonction de paramĂštres qui ne sont pas forcĂ©ment pris en compte par les ordinateurs de plongĂ©es. Mais la plongĂ©e est un sport safe : on est en binĂŽme, on a quatre dĂ©tendeurs, on a suffisamment d’air si la plongĂ©e est bien planifiĂ©e donc si on ne panique pas, il y a finalement assez peu de risques.

Si on analyse les accidents mortels, on constate que la cause primaire de l’accident pourrait ĂȘtre gĂ©rĂ©e facilement : emmĂȘlement dans un filet ou des lignes de pĂȘche, Ă©quipement non adaptĂ©, panne d’air
 Les faits nous montrent que ce sont les rĂ©actions Ă  cette cause primaire qui mĂšnent Ă  la mort de la personne. Car si les procĂ©dures sont suivies correctement, que le binĂŽme vient nous aider, que l’on a tout le matĂ©riel nĂ©cessaire et adaptĂ©, le problĂšme peut ĂȘtre gĂ©rĂ©, on reste calme. En cas de panique, les rĂ©actions peuvent ĂȘtre tragiques.


Être loin de son binĂŽme, une mauvaise rĂ©action du binĂŽme, un mauvais briefing d’avant plongĂ©e, pour dĂ©finir les conduites Ă  tenir en cas d’urgence, si on se perd, etc. Ce sont autant de facteurs qui augmentent les risques d’accident. Il faut anticiper et planifier la plongĂ©e, avec la gestion des risques et des procĂ©dures en cas d’urgence. Si ces sujets sont abordĂ©s, on rĂ©agira totalement diffĂ©remment, on saura quoi faire sous l’eau.

Est-ce que vous avez identifié les sources de problÚmes (condition physique, matériel
) ?

55% des accidents sont dus à des remontées trop rapides.
25% dus à une panne d’air.
12% dus à perte de flottabilité.
2-3% des accidents ont pour origine une défaillance matérielle.
1% sont dus Ă  des emmĂȘlements ou des blocages dans des Ă©paves ou des grottes.

Dans les facteurs favorisant :

  • plus de 50% des accidents mortels surviennent entre 40 et 60 ans.
  • 21% de ces accidents sont liĂ©s Ă  des problĂšmes cardiaques, d’oĂč l’importance d’un suivi mĂ©dical rĂ©gulier.
  • 53% des accidentĂ©s Ă©taient en obĂ©sitĂ©.
  • 43% des accidentĂ©s ont moins de 20 plongĂ©es par an, cela souligne l’importance de l’expĂ©rience.
  • 20% des accidentĂ©s sont des professionnels, qui font plus de 300 plongĂ©es par an, donc ils s’exposent aussi beaucoup plus.

Le fait de pratiquer, mĂȘme en piscine est intĂ©ressant. Il faut maintenir une condition physique, acquĂ©rir des rĂ©flexes quant au matĂ©riel ou aux situations qui peuvent survenir. Si vous faites un vidage de masque Ă  chaque entrainement en piscine, vous ne serez pas pris au dĂ©pourvu si ça vous arrive lors d’une plongĂ©e en mer. Ce sera une situation familiĂšre.

TrĂšs important : Ă©voluer au sein d’une palanquĂ©e et toujours rester proche de son binĂŽme.

C’est aussi trĂšs intĂ©ressant et important de faire des formations de secourisme. Car malgrĂ© tout, les accidents arrivent. Si on est capable de rĂ©agir rapidement, faire un bilan neurologique, dĂ©livrer de l’oxygĂšne, on peut transformer une catastrophe en incident, mais on peut Ă©viter les sĂ©quelles lourdes en agissant rapidement.
Donc se former dĂšs les premiers niveaux n’est pas superflu, tous les citoyens devraient avoir ces compĂ©tences de bases.

Par exemple, chez DAN, nous avons fait des Ă©tudes en rĂ©alisant des Ă©chographies cardiaques de plongeurs, en avion, aprĂšs une semaine de plongĂ©e ou mĂȘme sous l’eau. Et on a constatĂ© que frĂ©quemment, il y a encore des bulles dans le sang, plus de 24 heures aprĂšs la derniĂšre plongĂ©e. Ce sont des bulles asymptomatiques, qui ne posent pas de problĂšme, mais c’est important de savoir rĂ©agir dĂšs les premiers symptĂŽmes.

L’hydratation est un point clĂ© aussi.
Quand vous allez plonger, le matin, il faut boire un verre d’eau toutes les 20 minutes, dĂšs le rĂ©veil. Tout le corps sera alors bien hydratĂ©, l’eau ira dans les cellules plutĂŽt que d’aller directement dans la vessie et le nombre de microbulles dans l’organisme sera infĂ©rieur. Vous aurez donc paradoxalement moins envie de faire pipi pendant la plongĂ©e. Alors que si vous buvez juste un peu, pour justement ne pas avoir besoin d’aller aux toilettes, c’est lĂ  que vous Ă©liminerez trop vite.
Si vous avez soif, c’est dĂ©jĂ  trop tard. L’idĂ©e est vraiment de s’hydrater tout au long de la journĂ©e.

Autre facteur clĂ© : l’expiration.
En plongĂ©e, on ne retient jamais sa respiration, on ne cherche jamais Ă  Ă©conomiser son air. Au palier, l’important c’est l’expiration. Ce n’est presque pas la durĂ©e du palier qui est importante, mais le nombre de respiration que vous ferez au palier. C’est lĂ  que l’azote va ĂȘtre Ă©liminĂ©, qu’il s’agisse d’un palier de dĂ©compression ou d’un palier de sĂ©curitĂ©. La maniĂšre de respirer est donc cruciale.

Tu nous disais tout Ă  l’heure qu’il y a tous les ans une quarantaine d’accidents liĂ©s Ă  la faune ou Ă  la flore sous-marine. Tu peux nous en dire plus ?
Corail de feu. Attention : occasionne des « brûlures » douloureuses au moindre contact.

Il s’agit souvent de contacts avec des coraux.
DAN propose d’ailleurs une formation Hazardous marine life injuries, c’est une formation courte que je recommande aux plongeurs qui voyagent afin de savoir quoi faire en cas de problĂšme. Il faut savoir que des blessures liĂ©es aux mĂ©duses ou au corail de feu, par exemple, peuvent continuer de gĂȘner prĂšs de 3 mois aprĂšs le contact. Une formation comme celle-ci, permet aux plongeurs, en quelques heures, d’avoir les connaissances de bases pour le cas oĂč l’on se frotterait Ă  un corail, oĂč l’on aurait un filament de mĂ©duse sur la peau
 Des petites choses qui peuvent ĂȘtre prise en charge de maniĂšre adĂ©quate, faute de quoi ça peut poser des problĂšmes pendant des semaines, s’infecter


Chez DAN, nous avons voulu proposer ces formations pour sensibiliser les plongeurs : qu’ils Ă©vitent les coraux, qu’ils ne ramassent pas les cĂŽnes (coquillages) car ce sont des animaux trĂšs dangereux.

Les requins n’apparaissent mĂȘme pas dans les statistiques tant les incidents sont rares et exceptionnels. DAN propose plusieurs petites formations comme celle-ci. Il ne faut pas hĂ©siter Ă  nous contacter. Nous proposons aussi des confĂ©rences d’information, des campagnes de sĂ©curitĂ©, gratuites pour les clubs et les associations.
C’est aussi la vocation de notre fondation : former et informer les plongeurs pour augmenter leurs connaissances et faire de la prĂ©vention.

Si les risques sont nombreux, sur le papier et en thĂ©orie, dans la pratique, les chiffres montrent que la plongĂ©e n’est pas un sport dangereux. A la condition de suivre et de respecter les rĂšgles, assez strictes parfois, mais qui n’ont pas d’autres but que d’assurer une pratique sĂ©curisĂ©e de l’activitĂ© plongĂ©e sous-marine.
Il convient donc de connaĂźtre les rĂšgles, d’ĂȘtre conscient des risques, mais ne surtout pas penser que rien ne peut nous arriver ou que ça n’arrive qu’aux autres. MĂȘme si on est hors des catĂ©gories statistiques Ă  risques
 C’est vrai pour la plongĂ©e sous-marine avec bouteille, mais ça s’applique Ă©galement au snorkeling, discipline qui a elle aussi ses rĂšgles de sĂ©curitĂ©.
La formation est toujours un bon moyen d’apprendre, de pratiquer et de limiter les risques. Passer son niveau 1 (FFESSM) ou son Open Water (PADI, SSI
) est un bon dĂ©but et peut mĂȘme ĂȘtre suffisant selon la pratique que vous avez.

Si vous souhaitez approfondir tout cela, vous pouvez consulter l’Annual Diving Report de DAN pour l’annĂ©e 2019.

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