Mon niveau 1 de plongée en Corse

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Cet été 2021, j’ai passé mon niveau 1 de plongée FFESSM, en Corse, à Ajaccio.

Avec papa, nous avons donc dû choisir un club. Nous avions fait une liste des clubs de plongée d’Ajaccio. Nous les avons tous appelés et avons comparé les tarifs, le nombre de plongées et de cours théoriques pour un niveau 1 (ainsi que divers renseignements pour les plongées et formations de Papa). Après ce « tour de table » des clubs d’Ajaccio, nous avons décidé d’aller plonger avec Odyssée Plongée . Le critère de sélection a été simple (puisque d’un point de vue tarifaire, c’était à peu près pareil chez tous les clubs) : ce sont les gens que l’on a trouvé les plus sympas et qui ont pris le plus de temps pour nous répondre. Tous les clubs étaient sympa, mais le feeling est très bien passé avec nos interlocuteurs chez Odyssée. Et ça tombait plutôt bien car c’était aussi le club le plus proche de notre logement pour les vacances.

A peine descendus du ferry qui nous avait conduit en Corse, nous sommes allés au club pour les rencontrer et confirmer le planning de nos plongées. Et nos sentiments ont été confirmés : dès cette première visite, on a pu rencontrer une équipe très sympa.

Rendez-vous dès le lendemain pour la première plongée de ma formation niveau 1 FFESSM, en Corse. Tout juste un an après mon baptême de plongée en mer.

préparation à la plongée : enfiler sa combi
5 minutes d’effort pour enfiler une jambe.

Préparation

Une plongée commence bien avant la mise à l’eau.

Quand on fait un baptême, on s’équipe : combinaison, masque et palmes. Les moniteurs du club se sont occupés de préparer le bloc qui est déjà embarqué sur le bateau.

Dès qu’on commence une formation, c’est à chacun des plongeurs de s’occuper de son matériel : combinaison, masque et palmes bien sûr, mais aussi stab (gilet stabilisateur), détendeur, bouteille et ceinture de poids pour le lestage.

La première chose que je faisais, c’était de gréer mon bloc. Installer la stab sur la bouteille et brancher le détendeur qui me permettra de respirer sous l’eau. En plus de mon détendeur principal, j’ai aussi un détendeur de secours (appelé octopus). Il permet de porter secours à un plongeur en détresse. Un tuyau, appelé « direct system », permet de gonfler mon gilet pour m’équilibrer. C’est aussi là que l’on fait un premier contrôle : on ouvre la bouteille et on vérifie la pression d’air (au moins 200 bars), on s’assure du bon fonctionnement des deux détendeurs (principal et octopus) et on gonfle la stab pour être certain que tout fonctionne bien. On referme ensuite la bouteille (qu’il faut bien penser à rouvrir avant de se mettre à l’eau).

Vient ensuite la partie la plus difficile pour moi (mais qui faisait rire Papa) : enfiler la combinaison intégrale. Je ne sais pas pourquoi, mais sur toutes les plongées, j’ai lutté pour enfiler cette satanée combi. La prochaine fois, il faudra que j’essaye une technique que m’avait montrée un des encadrants du club et qui consistait à mettre un sac plastique sur mes pieds (comme un chausson) afin de faciliter l’enfilage.

Ces préparatifs terminés, il faut maintenant transporter tout cet équipement sur le bateau, un semi-rigide amarré à quelques mètres de là, et sans tomber dans l’eau, comme l’a fait le padawan Gabin dès le premier jour. Pendant qu’on discutait de nos plongées, l’équipe du club lui a dit dix fois de faire attention car le sol était glissant, nous avons entendu un joli plouf! et retrouvé notre Gabin trempé de la tête au pied.

En route !

Briefing avant plongée
Briefing sur le bateau, avant la plongée.

Une fois tous les plongeurs prêts et tous les équipements chargés, le bateau peut se mettre en route après un dernier appel (pour n’oublier personne). Les plongeurs sont alors regroupés par palanquées, chacune étant affectée à un moniteur.

Le chemin vers le site de plongée est l’occasion pour tous d’un briefing au cours duquel le directeur de plongée nous communique la profondeur maximale autorisée, la durée de la plongée et la pression minimale d’air… Il s’agit de la pression que les plongeurs doivent avoir dans leur bouteille en fin de plongée, lorsqu’ils refont surface ; généralement, elle est de 50 bars.

Chaque moniteur détaille aussi la plongée du jour aux membres de sa palanquée : ce que l’on va faire s’il y a des exercices particuliers (orientation, vidage de masque…), les reliefs sous-marins éventuels, la faune et la flore du site, et bien sûr aussi la profondeur maximale de la palanquée, le temps au fond, etc.

Le déroulement de la plongée

Une fois le briefing terminé, il est temps de s’équiper. En fonction des conditions, on peut s’équiper sur le bateau puis se mettre à l’eau ; avec une belle bascule avant pour notre cas, dans ce club en Corse. Mais si la mer est calme, on peut tout aussi bien mettre son bloc à l’eau (après avoir gonflé la stab, sinon le bloc va couler comme une pierre) et s’équiper à l’eau. On utilise les termes capeler/capelage pour l’action d’enfiler sa stab (et décapeler/décapelage pour le fait de l’enlever).

Dans tous les cas : on ouvre la bouteille avant de se mettre à l’eau, et on revérifie le pression d’air, le bon fonctionnement des deux détendeurs et du gonflage/purge de la stab.

Une fois à l’eau et équipé, un signe « tout va bien » 👌 et c’est l’immersion : on purge l’air contenu dans le gilet stabilisateur et on expire fort afin de s’immerger. Dès le début de l’immersion, il faut commencer à équilibrer ses oreilles, pour ne pas avoir mal. Il vaut toujours mieux commencer tôt à l’immersion et faire plus doucement, plutôt que de devoir forcer plus profond.

La plongée se déroule alors selon les consignes données lors du briefing, sur le bateau. Pour ma part : stabilisation à une profondeur donnée, réalisation des exercices à maitriser pour le niveau 1 puis balade sous-marine avec le moniteur et les autres élèves jusqu’à la fin de la plongée, comme indiqué par le directeur de plongée.

Une fois obtenu mon niveau 1 sous le soleil Corse, j’ai pu faire une plongée d’exploration supplémentaire avec Papa. Pas d’exercices, juste une balade sous l’eau, mais quand même l’occasion de travailler mon équilibre et mes déplacements sous l’eau ainsi que l’utilisation de mon équipement. C’était notre première vraie plongée d’exploration tous les deux, en famille ; j’ai hâte que Gabin puisse nous rejoindre pour plonger en famille, tous les trois.

Les différents exercices

La bascule avant : il s’agit de la technique de mise à l’eau demandée par Odyssée Plongée. C’est le même principe que la fameuse bascule arrière, mais en faisant une roulade vers l’avant. Comme pour chaque exercice, le moniteur montre d’abord comment faire puis c’est à nous. La première fois, j’hésite un peu, puis je me lance. Finalement, je trouve ça super drôle !

Lâcher et reprise de détendeur : il s’agit d’enlever son détendeur de sa bouche pendant quelques secondes puis de l’y remettre, en prenant soin de chasser l’eau qui s’est logée dans l’embout, soit en soufflant dans le détendeur avant de respirer, soit en appuyant sur le « capot » du détendeur pour purger l’embout bucal. Je n’ai pas trouvé cet exercice très difficile. Il faut bien mettre son détendeur vers le bas en l’enlevant, car sinon, de l’air va en sortir et peut décoller légèrement la jupe du masque ce qui permettra à de l’eau de rentrer. Pas un problème en soit puisque le prochain exercice est…

Le vidage de masque : c’est l’exercice que tous les plongeurs (en tout cas la majorité) appréhende. Il s’agit de remplir son masque d’eau ou de carrément retirer son masque, puis de le remettre et de vider l’eau qu’il contient. La manœuvre est très simple, mais c’est très impressionnant et stressant les premières fois. Comme l’équipe de moniteurs d’Odyssée Plongée était vraiment sympa et bienveillante, ça s’est fait tout en douceur et par étapes. D’abord on soulève la jupe du masque pour faire rentrer un peu d’eau, puis un peu plus, puis un peu plus… puis on remplit complètement le masque. Pour chasser l’eau du masque, il suffit de pencher légèrement la tête en arrière, de maintenir la jupe bien collée sur le front avec une main et de souffler par le nez. La physique fait le reste : le masque se remplit de l’air expiré et l’eau est chassée par le bas du masque (puisqu’on maintient le haut bien collé sur le front).

La première fois, j’ai paniqué (tout ce qu’il ne faut pas faire) et j’ai respiré par le nez. Ma monitrice m’a fait signe de bien respirer avec le détendeur et de me calmer, ce que j’ai fait. J’ai ensuite réussi à vider mon masque. Lors de chacune des plongées suivantes, nous avons répété cet exercice très important. En effet, il faut savoir quoi faire si le masque devait être arraché lors d’une plongée. Cela peut arriver si un autre plongeur donne involontairement un coup de palme dans notre masque lors du palier. J’appréhendais beaucoup cet exercice avant de passer mon niveau 1, mais je n’allais quand même pas renoncer juste car j’avais peur de vider mon masque ! Si je veux continuer à plonger, il faut que je maitrise cet exercice au mieux, c’est une question de sécurité. Même si ce n’est pas l’exercice où je suis le plus à l’aise, j’y arrive maintenant.

La panne d’air : c’est un exercice qui consiste à donner son détendeur de secours (octopus) à un autre plongeur qui aurait un problème. Il est évidemment important de pouvoir assister une personne en détresse en attendant l’intervention du moniteur. Pour la réalisation de cet exercice, le moniteur ou la monitrice effectuait le signe indiquant une panne d’air (la main devant la gorge, pour indiquer qu’on ne peut plus respirer). Il faut alors palmer rapidement vers le plongeur et lui tendre son second détendeur (facilement repérable car de couleur jaune). Après quelques inspirations, un signe « OK, tout va bien » et le moniteur reprenait son détendeur. Si un jour je passe mon niveau 2, il faudra que je sois capable d’assister le plongeur en détresse pour la remontée en surface, en respectant les mesures de sécurité. Ca va être une autre histoire.

Ces exercices sont obligatoires pour appréhender au mieux la plongée car il convient de savoir quel comportement adopter en cas de problème. La plongée n’est pas un sport dangereux, mais il y a des précautions à prendre.

Après l’effort, le réconfort : balade !

Les exercices sont très importants (et finalement assez distrayants), mais on plonge aussi et surtout pour passer de bons moments sous l’eau. Donc c’est toujours un vrai plaisir, une fois les exercices terminés, de se balader avec les moniteurs. Chacun a sa personnalité, son caractère et son style et ça s’en ressent sur les plongées. C’est super intéressant et des plongées sur le même spot sont très différentes en fonction de l’encadrant.

Dès que je mets la tête sous l’eau j’ai l’impression d’être dans un autre monde, comme une astronaute. Je suis entourée de poissons. Ils sont dans leur élément et là plupart des poissons sont complètements indifférents à notre présence. Comme si nous étions comme eux.

Les moniteurs me montraient plein de poissons. J’étais super contente. Il y avait tellement de choses que je ne savais plus où regarder. C’était génial ! Lors d’une plongée, une monitrice a pris un oursin et l’a posé dans ma main. D’habitude, on fait très attention aux oursins quand on fait du snorkeling (balade avec palmes, masque et tube). Mais dans ces conditions-là, ça fait des chatouilles, ça ne pique pas du tout. Je sais qu’il ne faut normalement rien toucher sous l’eau, sur le coup, je n’y ai pas pensé.

J’ai pu voir tellement de choses, c’était magique. Des étoiles de mer, du corail, des gorgones, beaucoup d’oursins, énormément de castagnoles, des girelles paon (j’ai remarqué qu’elles aiment beaucoup courser les autres poissons), un poulpe et un banc de barracuda (pour ne citer que ça).

A plusieurs reprises, Papa et moi nous sommes même croisés sous l’eau, l’occasion de se faire quelques photos ensemble.

Bref, pour faire court : c’était génial, j’ai vu plein de choses, et j’ai vraiment hâte de replonger. Si tout se passe bien, ce sera bientôt, à la Réunion. Mais pour mon niveau 1 de plongée, la Corse a été parfaite.

Une mise à l’eau houleuse

selfie sous l'eau
🤘 Papa, moi et Marie. 🤘

Une fois mon niveau 1 validé, j’ai pu faire une plongée d’exploration supplémentaire avec Papa. Cette plongée a été un peu particulière. Pendant que nous préparions notre matériel, nous avons été prévenus que la mer était un peu creusée. Il n’y avait que deux palanquées sur le bateau ce jour-là : Papa et moi (qui allions plonger avec Marie, ma monitrice préférée parce qu’elle était très sympa et avait toujours le sourire) et un groupe de quatre autres plongeurs expérimentés.

Ceux qui n’ont pas réussi à s’immerger

Le trajet en bateau était assez drôle car nous étions beaucoup secoués : il y avait entre deux mètres et deux mètres cinquante de houle. Une fois arrivé sur le site, le premier groupe s’est mis à l’eau. J’avais très hâte que ce soit notre tour. Mais, une petite vague de stress m’a traversée quand nous avons dû allez chercher deux des quatre plongeurs de l’autre palanquée qui avaient paniqué une fois dans l’eau en raison de la hauteur des vagues. Ils n’avaient même pas réussi à s’immerger complètement. Papa et Marie ont fait de leur mieux pour me rassurer et ils ont réussi. Malgré ça, je ne voyais pas comment je pourrais arriver à faire cette plongée alors que deux adultes venaient de renoncer…

Celle qui n’était pas fière mais a réussi 😝

Dans ces conditions, il était impossible de s’équiper dans l’eau. Ce serait donc capelage sur le bateau et bascule avant pour se mettre à l’eau. Les consignes pour l’immersion étaient assez simples : on se met à l’eau, on se confirme que tout va bien 👌 et on s’immerge au plus vite. Comme l’effet de la houle s’atténue avec la profondeur, on évite donc au maximum de rester en surface. Tout allait bien en surface, mais dans un coin de ma tête, chahutée par les vagues, j’avais peur de ne pas y arriver. Mais Marie m’a prise par la main et nous avons commencé la descente tout doucement.

J’appréhendais aussi un peu d’avoir mal aux oreilles, car ça m’était arrivé lors de certaines plongées auparavant. Marie m’avait prévenu que l’effet de la houle dans les premiers mètres pouvait créer une gêne au niveau des oreilles. Ca n’a pas manqué : il a fallu qu’on descende tout doucement pour que mes oreilles ne me fassent plus mal. Les premiers mètres de la descente ont été assez mouvementés en raison de la houle. Ca s’est rapidement calmé avec la profondeur et nous avons pu faire une belle balade. Comme j’étais avec Papa, nous en avons profité pour faire quelques photos tous les deux et avec notre monitrice. C’était génial !

Malheureusement, je me suis rendu compte que ce moment était en train de se terminer car nous remontions progressivement. Avec la houle, le bateau n’avait pas pu jeter l’ancre. Il a donc fallu utiliser un parachute pour signaler notre position en surface et pour que le bateau puisse s’approcher pour venir nous chercher. La remontée sur le bateau dans ces conditions a été sportive, mais nous y sommes arrivés et j’ai été très fière de moi, d’avoir surmonté mon stress et d’avoir effectué cette plongée.

C’était finalement une superbe façon d’achever ma formation de niveau 1 de plongée, en Corse.

Retour au port

a la barre du bateau pour rentrer au port
Un jour, j’ai même eu le droit de conduire sur le chemin du retour.
Merci Léo !

Après chaque plongée, une fois revenus au club, situé dans le port, nous descendions du bateau avec notre matériel. Chaque plongeur dégrée son bloc et rince l’intégralité du matériel dans de l’eau douce contenant un produit désinfectant (notamment contre le Covid).

Il s’agit d’enlever le sel qui pourrait abîmer davantage les équipements.

Le matériel est ensuite mis à sécher pour les plongées suivantes et les blocs vont être regonflés.

C’est un moment très sympa où l’on peut discuter de nos plongées respectives, de ce que l’on a vu, aimé… C’est aussi un moment d’entraide. Tendre une main pour aider quelqu’un à descendre du bateau avec son lourd équipement, aider quelqu’un qui a du mal avec son matériel, rapporter un masque oublié sur le bateau…

C’est aussi après tout ça et après s’être rhabillé que l’on remplit son carnet de plongée avec le moniteur. Une bonne occasion de débriefer la plongée et de savoir quels points travailler pour s’améliorer à l’avenir.

On pratique, mais on ne néglige pas la théorie

Papa avait insisté pour que je lise le livre Plongée Plaisir niveau 1 (éditions GAP) avant de partir. J’ai bien aimé ce livre que j’ai globalement bien compris. Ca a définitivement été une bonne préparation pour la pratique et les cours théoriques dispensés par le club. Comme c’est un ouvrage très complet, les cours tenaient davantage du rappel que du réel apprentissage.

remise de diplome
Remise de diplôme avec l’équipe Odyssée Plongée
De gauche à droite : Alain, Léna, Marco, moi, Léo, Jérémy et Marie.
retour a la surface
Toujours la banane après une plongée.

J’ai vraiment passé de très bons moments. Ça m’a conforté dans ma volonté de continuer la plongée sous-marine. Je sais que j’ai encore beaucoup de travail, en plus des exercices courants (que je peux améliorer) : travailler ma stabilité et mon équilibre en plongée, j’aimerais aussi savoir mieux évaluer ma profondeur quand je suis sous l’eau, car ce n’est pas simple, et aussi savoir reconnaître en peu plus la faune et la flore. Je trouve ça super intéressant de pouvoir distinguer les différentes espèces.

J’étais vraiment triste dans le ferry nous ramenant sur le continent puisque ça marquait la fin de notre séjour en Corse. On vient de faire la rentrée des classes et je pense déjà à mes prochaines plongées, à me remettre dans l’eau, à revoir des poissons, à lutter pour mettre ma combi. 😅

Heureusement, je n’aurai pas à attendre l’été prochain car je vais pouvoir plonger à la Réunion entre temps (si le Covid nous permet de partir). En attendant, je compte les jours qui me séparent de notre départ. J’ai tellement hâte…

Papa et moi tenons encore à remercier toute l’équipe d’Odyssée Plongée pour leur gentillesse et leur professionnalisme. Ca a été génial grâce à vous tous : Marie, Léna, Charlotte, Léo, Jérémy, Marco et bien sûr Alain, le boss. 🤘🤿🤘