Quel appareil photo pour débuter et profiter en plongée sous-marine ?

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Vous débutez la plongée et vous cherchez un appareil photo pour immortaliser vos explorations sous-marines ? L’offre est assez large, et c’est un problème que nous avions commencé à dégrossir. Nous avons fait notre choix et le critère a été clair : la simplicité d’utilisation. En effet, je ne suis pas un expert en photographie et je ne voulais pas d’un appareil compliqué. Je veux pouvoir profiter de mes plongées. Et je savais qu’en faisant le choix d’un appareil « complexe », j’aurais passé plus de temps à le paramétrer et à tester les différents réglages qu’à savourer mes plongées. Mon choix ne fera pas l’unanimité et constitue un gros compromis car peu évolutif. Mais le fait est que je peux faire des photos souvenirs tout en profitant de mon temps passé sous l’eau. Je vais donc vous dire quel appareil j’ai choisi et ce qu’il m’apporte.

Le compromis

Sealife Micro3.0, super appareil photo pour commencer en plongée

Le choix le plus évident aurait été l’Olympus TG6 avec un caisson étanche. Le TG6 est un excellent appareil photo. Il fait le bonheur de très nombreux plongeurs, mais il a aussi, pour nous, les défauts de ses qualités : c’est un vrai appareil photo, avec beaucoup de possibilités de réglages qui vont avec (même s’il ne dispose pas d’un vrai mode manuel). Je ne suis pas photographe dans l’âme, mais je suis curieux et un peu geek : c’est un écueil à éviter. Disposer d’un mode manuel est un vrai traquenard pour moi.

Vaquita et GoPro sont mises de côté car davantage caméras qu’appareil photo, or nous tenons vraiment à avoir un équipement permettant à la fois photo et vidéo de bonne qualité.

Ne reste alors dans notre shortlist que le Micro3.0 de Sealife. Pour nous : le meilleur appareil photo pour débuter en plongée sous-marine et surtout profiter de ses immersions.

Il s’agit d’un appareil étanche jusqu’à 60m, d’une grande simplicité et scellé dans un caisson étanche. Ce dernier point est important : pas de joints à entretenir, pas de mauvaise manipulation possible lors de l’installation de l’appareil dans le caisson et donc aucun risque de fuite.

La facilité d’utilisation des touches piano

Des touches piano sur l’appareil rendent la configuration et l’utilisation très simples, même sous l’eau. La simplicité de l’appareil fait que l’on connait vite par cœur les différents paramètres ainsi que la navigation dans les menus. L’écran est d’une taille raisonnable pour viser et visualiser les photos sous l’eau. La mémoire interne est de 64Go. L’appareil étant scellé dans son caisson étanche, il n’est pas possible de modifier la taille de la mémoire. Même avec deux plongées dans la journée et de nombreuses prises de vue et vidéos, jusqu’à maintenant la mémoire a été suffisante pour l’utilisation que nous en avons.

Pas de flash possible

Le Micro 3.0 ne dispose (malheureusement ?) pas d’un flash. D’un côté, cela limite le champ d’action, d’un autre côté, c’est aussi un moyen d’en simplifier l’utilisation. Il est toutefois possible d’ajouter des lampes afin d’éclairer les scènes et sujets que l’on rencontre lors des plongées.

La vitesse d’obturation de cet appareil Sealife est comprise entre 1/25 et 1/2000 de seconde, mais l’utilisateur ne peut pas agir sur ce paramètre.

L’angle de champ du Micro3.0 est de 100°, donc on capte assez large à chaque photo.

Le fabricant préconise une « distance idéale » au sujet comprise entre 38cm et 1,2m. En fonction de la « cible », ce n’est pas toujours évident pour un débutant de s’approcher à environ un mètre de son sujet. Il est vrai que j’aimerais avoir un petit zoom, permettant de rester à distance des sujets, pour moins les faire fuir et avoir de belles images. Un bon prétexte, si besoin était, de travailler respiration, équilibre et palmage.

Le prix du Micro3.0 est de 649€.
C’est cher pour un appareil pour débuter la plongée sous-marine, mais le confort que procure sa simplicité et la qualité des photos et vidéos valent le coût.
Si vous envisagez, comme nous l’avons fait, d’ajouter des équipements autour de l’appareil. La note grimpe vite…

L’écosystème Sealife

En plus de proposer des appareils photos étanches, Sealife propose une gamme complète de lumières et d’accessoires. Tous les éléments étant compatibles grâce à un système de fixation propriétaire : le Flex-Connect.

Nous avons donc adjoint à notre appareil Sealife Micro3.0 une plateforme Flex-Connect Dual Tray avec deux poignées Flex-Connect Grip et deux lampes Sea Dragon 2500F. Nous aborderons plus tard, dans un autre article, la question de la lumière sous l’eau (ce n’est pas quelque chose que nous maitrisons encore bien, par manque de pratique).

Les 5000 lumens des deux lampes cumulées font le job, même si on en voit assez vite les limites.

Si vous débutez en plongée et dans la photo sous-marine, ne prenez pas peur en voyant le prix des lampes et flash. On pourrait presque en tirer une sorte de règle : « si ce n’est pas cher, c’est que c’est de la m***e et/ou que la puissance annoncée est bidon ». Dans notre modeste configuration, le prix total des deux lampes (« seulement » 2500 lumens chacune) est supérieur au prix de l’appareil photo.

Certes, notre choix de Sealife est relativement singulier, mais le fait est que la lumière, sous l’eau, c’est cher. Cher, mais ô combien important !
Montant total pour les deux lampes Sea Dragon 2500F : entre 600 et 700€ (selon les vendeurs et les promotions du moment).

Sealife propose également plusieurs objectifs compatibles avec le Micro3.0.

Il s’agit de deux objectifs macro et d’un dôme grand angle.

Sealife Close up lens
Objectif photo pour la plongée
Close up lens
Sealife Super macro lens
Objectif photo sous-marin
Super macro lens

Sealife Micro wide angle dome lens
Objectif photo pour la plongée sous-marine
Micro wide angle dome lens

L’appareil pour débuter la plongée (et en profiter !)

Les réglages basiques de l’appareil sont simplissimes et permettent de se concentrer sur sa plongée, plutôt que sur les paramètres de la prise de vue. Le menu ‘Easy setup’ permet de définir l’environnement d’utilisation : Land ou Underwater. Puis, en fonction de ce premier choix, de préciser :

  • Dive (pour les profondeurs de plus de 8m)
  • Snorkel (pour les profondeurs inférieures à 8m)
  • Ext light (pour le cas où l’on utilise une lampe externe)

Toute la configuration de l’appareil se fait avec les touches pianos et le déclencheur pour valider les choix.
Comment faire plus simple, à la fois pour débuter, mais aussi pour ne pas se perdre ni se prendre la tête sous l’eau ?

Voici deux vidéos entièrement filmées avec le Micro3.0, à la Réunion. Pour nous, l’appareil idéal : la simplicité permet de profiter des plongées.

Mais des possibilités de réglages avancés…

Ceux qui le souhaitent ont accès à un certain nombre de réglages avancés.

Plusieurs réglages de balance des blancs sont possibles :

  • Auto (mode automatique)
  • Underwater deep (idéale pour les profondeurs de plus de 8m)
  • Underwater shallow (pour les profondeurs de moins de 8m)
  • Underwater green (pour les eaux vertes, chargées en algues…)
  • Manual (réglage manuel de la balance des blancs)

D’autres réglages sont disponibles mais destinés à l’utilisation « terrestre » de l’appareil (Auto, Daylight et Cloudy).

L’exposition permet de forcer l’appareil à sur- ou sous-exposer photo et vidéo lors de la prise de vue. Augmenter l’exposition permettra d’obtenir une image plus claire et la diminuer résultera en une image plus sombre.

ISO : ce paramètre ajuste la sensibilité du capteur à la lumière. La valeur ‘Auto’ est évidemment présente, mais aussi : 100, 200, 400, 800, 1600 et 3200. Plus la valeur d’ISO est grande, plus l’appareil sera sensible à la lumière. Inversement, plus la valeur d’ISO est petite, moins l’appareil sera sensible à la lumière. Choisir ‘Auto’ ajuste automatiquement ce paramètre sur la meilleure valeur possible.

Pour comprendre la signification et l’impact de ces paramètres sur les photos, découvrez notre article sur les bases de la photographie.

Le Micro3.0 permet d’enregistrer les photos au format JPG et RAW. Le RAW est un format de fichier non compressé, brut, qui autorise une plus grande latitude pour le traitement ultérieur des images dans des logiciels d’édition. Evidemment, le fichier RAW est bien plus lourd (32Mo) que le fichier JPG (moins de 6Mo). Cela a son importance pour la gestion de la mémoire interne de l’appareil, mais aussi pour le temps d’écriture sur la carte mémoire.

Le mode de prise de vue définit le nombre de photos prises lorsque vous appuierez sur le déclencheur de l’appareil photo. Plusieurs modes sont disponibles :

  • Single : une seule photo est prise
  • Continuous : des photos sont prises séquentiellement tant que vous gardez le doigt appuyé sur le déclencheur. Dix images la première seconde, deux les secondes suivantes
  • Time lapse : une série de photo sera prise à un intervalle défini par l’utilisateur (2, 5, 10 ou 30 secondes, 1, 5 ou 30 minutes)
  • Burst : 10 photos sont prises en une seconde
  • AEB (Auto Exposure Bracketing) : trois photos sont prises à chaque action sur le déclencheur ; chacune avec des expositions différentes.

Vidéo jusqu’à 4K

Il est aussi évidemment possible de sélectionner la résolution des images. Sachant que le Micro3.0 peut monter jusqu’à 16 mégapixels (en format 4:3) en photo et jusqu’en 4K (30 images par seconde).

La mesure peut être définie selon trois options :

  • Average : l’exposition est définie d’après une mesure effectuée sur l’entièreté du cadre
  • Center : l’image est entièrement mesurée, mais une pondération est attribuée au centre du cadre pour lui donner davantage d’importance (réglage recommandé)
  • Spot : une portion limitée du centre du cadre est mesurée pour définir l’exposition correcte

Voilà pour les réglages « les plus évidents ». D’autres sont disponibles : la qualité des photos (niveau de compression des images en JPG), netteté, couleurs, stabilisation vidéo…

Cet écosystème est très bien pensé et est l’outil parfait pour me permettre de profiter de mes plongées. Tout est simple : l’appareil en lui-même, les accessoires, le montage du système complet (platine + poignées + lampes + appareils) avec le Flex-Connect.

Application Sealife Micro3+

Une application bien pratique

Sealife propose une application gratuite (pour Android et iOS), Sealife Micro 3+. Elle permet de se connecter à l’appareil pour visionner et télécharger les photos depuis la mémoire du téléphone. La connexion se fait en wifi ; il suffit d’activer le wifi de l’appareil, de connecter son smartphone sur ce réseau wifi et d’accéder aux photos et vidéos stockées dans le Micro3.0.
Hyper pratique quand, après une plongée, au restaurant ou à la plage, les non-plongeurs veulent eux aussi profiter et voir ce que vous avez vu lors de votre immersion. Ou quand vous voulez partager rapidement sur les réseaux sociaux, sans avoir à attendre d’être de retour à la maison et d’avoir accès à un ordinateur.

L’application permet également de régler l’ensemble des paramètres de l’appareil et, le cas échéant, de faire les mises à jour de firmware du Micro3.0.

Après quelques plongées…

Jusqu’à maintenant, le Micro3.0 nous donne entière satisfaction. Il est simple comme nous le souhaitions et nous a toujours donné satisfaction. Les seules exceptions ont été lorsque j’essayais différents réglages (de balance des blancs et de mesure notamment). Cela me conforte dans l’idée que je dois rester dans une utilisation simple et cadrée de l’appareil, avec un maximum de réglages en mode automatique. Pour autant, j’ai déjà prévu quelques lectures afin d’avoir une meilleure compréhension des grandes théories de la photographie.

La seule petite chose que nous avons trouvée dommage est que le fabricant ne fournisse pas le cache de protection de l’objectif. C’est un accessoire qu’il faut commander à part et qui s’avère pourtant bien pratique pour protéger l’optique de l’appareil sur le bateau ou dans le sac.

Rinçage à l’eau douce

Après utilisation, le rinçage du Micro3.0 est rapide et simple : il n’y a que quatre boutons (le déclencheur et les trois touches piano). Pas de caisson, pas de joint. Une prise qui sert à la recharge de la batterie et au téléchargement des fichiers photo et vidéo sur un ordinateur. Un petit cache en plastique protège la connectique. Attention : ce petit cache est vite perdu, nous en avons fait l’expérience à la Réunion. Nous avons fait nos deux dernières plongées sans le cache de protection. Les contacts de la prise ont été bien rincés à l’eau claire et séchés. Tout fonctionne toujours bien et de retour en métropole, j’ai pu commander deux caches de protection (on ne sait jamais), directement chez le fabricant.

Voilà donc pour notre choix d’appareil photo pour débuter et profiter en plongée sous-marine. Le choix n’a pas été financier car le coût total de l’ensemble (appareil + lampes + platine + poignées) approche les 1500€ (heureusement, il y les soldes et promotions).

Savoir ce que l’on veut faire

Comprenez-nous bien : on ne dit pas que les appareils photo ou caméras évolués et offrant des réglages manuels sont inutiles ou surfaits. Ils ne sont juste pas adaptés pour nous ; en tout cas pour l’instant. Donc, peut-être qu’avec la pratique, l’envie d’aller plus loin (et l’émergence du talent de photographe de la padawan Lucie ?) nous passerons un jour un cap, mais pour l’instant, nous savourons nos trop rares plongées et nous immortalisons les beaux moments que nous passons sous l’eau en famille. Et dans ce cadre précis : le Sealife Micro 3.0 est le choix idéal pour nous.

On n’en a pas fini avec la photo, c’est un sujet que l’on doit travailler. Alors on vous parlera de technique, de composition, de conseils et de traitement des images. Stay tuned. 😉

Si vous souhaitez un aperçu très bien fait du Sealife Micro3.0, voici deux vidéos de Brent Durand (désolé c’est en anglais) :